Stéphen LIEGEARD.

Voila un cousinage qui nous emmène aussi jusqu'au sources de l'Ouche, des liens avec Jeanne DROUHIN ma grand-mère paternelle.

François Stéphène Émile Liégeard, qui se fera appeler Stéphen, est né le 29 mars 1830, à Dijon. Son père Jean-Baptiste Liégeard exerçait la profession d’avocat et sera, par la suite, maire de Dijon de 1863 à 1865. Il réalise de brillantes études avant de s’inscrire, en tant qu’avocat, au barreau de Dijon où il gagne différents procès. Il soutient en 1857 sa thèse de doctorat en droit. Dès 1856, il entre dans l’administration, comme conseiller à la préfecture de Valence. Puis en 1859, il devient sous-préfet à Briey, en Meurthe-et-Moselle. C’est là qu’il rencontre et épouse Mathilde Labbé. Il poursuit sa carrière de sous-préfet à Parthenay, puis à Carpentras à partir de 1864. C’est là qu’il rencontre Alphonse Daudet. L’écrivain s’inspire de lui pour créer le personnage principal du conte Le sous-préfet aux champs, qui est pour la première fois publié dans L’Événement du 13 octobre 1866, avant de faire partie du recueil Les Lettres de mon moulin, qui paraît en 1869.

En 1867, Stéphen Liégeard entre en politique. Il quitte l’administration et se présente aux élections législatives à Briey, où son beau-père, Joseph Labbé, exerce une importante activité industrielle. Bonapartiste, il est élu député en 1867, puis est réélu en 1869. Fidèle à ses convictions, il abandonne la politique à la chute du Second Empire, le 4 septembre 1870 et s'inscrit à nouveau au barreau de Dijon. En parallèle, il se consacre à la littérature.

Liégeard partage alors son temps entre son appartement parisien, sa résidence dijonnaise, l'hôtel Legouz de Gerland et son domaine de Brochon. Mais il passe l'hiver à Cannes, villa des Violettes, dont son épouse a hérité, en 1875. Son importante fortune lui permet de construire, à partir de 1895, sur son domaine de Brochon, à proximité de Dijon, un château d’inspiration néo-renaissance.

 

En 1852, Stéphen Liégeard publie son premier recueil, Souvenirs de quelques soirées d'été, qui mêle poésie et courtes pièces de théâtre. En 1859, il publie des vers en l'honneur de Napoléon III : Les Abeilles d'or Chants impériaux. Entre 1866 et 1872, il réalise de nombreux séjours à Bagnères-de-Luchon, dont il décrit la société animée dans des pages brillantes, parues en 1874 : Vingt journées d'un touriste au pays de Luchon. Au début des années 1870, il livre un témoignage de sa vie politique avec Le crime du 4 septembre, publié en 1871 et Trois ans à la chambre, paru en 1873. Il poursuit parallèlement son œuvre poétique. Son ouvrage Les Grands cœurs est ainsi couronné par l'Académie française, en 1894.Stéphen Liégeard est membre, depuis 1891, de l'Académie de Dijon. En revanche, ses candidatures à l'Académie française se révéleront infructueuses. Il se présente en 1891 mais c’est Pierre Loti est élu. Puis, en 1901, mais cette fois-ci, c’est Edmond Rostand qui l’emporte. Son parcours dans l'odre de la Légion d'honneur est plus fructueux. Il est fait chevalier en 1866, officier en 1905 et commandeur en 1920.

Ce dandy est à la fois un personnage fastueux et un homme généreux et bon, comme en témoigne sa devise: « Il est beau d'être grand, être bon est meilleur. » Il se fait ainsi le mécène de nombreuses associations et institutions. Ainsi, il préside d’ailleurs la Société Nationale d'Encouragement au Bien de 1897 à 1921.

Stéphen Liégeard s'éteint à plus de quatre-vingt-quinze ans, le 29 décembre 1925, à Cannes. Il sera inhumé dans sa ville natale, Dijon.